Faisons le tour des styles, par le goût et par la main qui brasse.
Stout et Oatmeal Stout : la complexité à l’anglaise, l’accent aveyronnais en plus
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Stout : Inspirée de la tradition britannique, la Stout oscille entre café, chocolat amer et charbon de bois. Plusieurs brasseries aveyronnaises en proposent, comme la Brasserie de l’Aveyron à Rodez avec leur Stout “Ségali” : robe noire, mousse dense, notes grillées franches, une belle ampleur en bouche sans lourdeur.
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Oatmeal Stout : Variante enrichie par l’avoine, l’avoine apportant rondeur, douceur et une sensation crémeuse unique. La Brasserie d’Olt, installée à Saint-Amans-des-Cots, brasse par exemple une Oatmeal Stout au profil soyeux, plébiscitée lors du Salon du Goût à Laguiole (source : Comité Régional du Tourisme Occitanie).
Leur point commun ? Une capacité à offrir du confort dans le verre dès les premiers frimas, mais aussi à accompagner un bleu d’Auvergne ou une tarte au chocolat, jouant des accords aussi gourmands que raffinés.
Porter : l’élégance accessible dans les collines rouergates
Plus rare que la Stout, mais bien représentée, la Porter reste un clin d’œil à la tradition londonienne, version terroir. Notes de caramel, de noisette, souvent un peu plus fine et sèche que la Stout, la Porter revendique un ancrage local lorsque les brasseurs travaillent le malt local ou font infuser des plantes de la région.
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Porter de la Brasserie La Caussenarde (La Couvertoirade) : la “Porter des Templiers” affiche une base de malt touraillé associé à des touches de réglisse sauvage du Larzac. Une bière qui s’impose doucement pendant l’automne, idéale sur des plats mijotés.
Brune de fermentation haute façon belge : le goût du partage et du solide
Les brasseries aveyronnaises flirtent aussi avec les styles belges, à la croisée des siècles et des frontières. Ces brunes, dites “strong ales” ou “dubbel”, placent la levure au cœur du jeu, avec des profils chaleureux, des touches de fruits confits, souvent une alcoolisation plus élevée.
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“Brune d’hiver” de la Brasserie La 4 Chemins (Villefranche-de-Rouergue) : malt caramel, sucre candi, finale épicée, corps dense mais équilibré, sa recette change légèrement chaque année selon l’inspiration du brasseur.
On les retrouve beaucoup en hiver ou lors des fêtes paysannes, bues lentement, entre discussions et souvenirs de vendanges.
Les brunes à l’ancienne : souvenirs de la bière de seigle
Une poignée de microbrasseries expérimentent la bière de seigle, hommage à la “pêcha seclada” (bière de seigle classique autrefois brassée dans le Massif Central). Généralement plus rustique, relevée d’une pointe d’acidité, elle reste rare mais remarquable, souvent brassée en édition limitée.
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Brasserie La Muze (Sévérac-d’Aveyron) : brasse chaque automne une version de la “Seiglée du Causse”, brune légèrement acide, notes grillées, pain cuit, finale sèche. Une plongée dans l’histoire locale, entre modernité et racines.